Hein, quoi, du Schönberg dans la liste de Roupoil, lui qui déteste tout
ce qui s'est fait à la suite de l'invention du sérialisme ? Eh oui, mais
pas ce Schönberg-là. Car on oublie souvent que celui qui fut le
destructeur de la notion de tonalité avait pourtant la plus grande
admiration (et une connaissance impeccable de leur travaux) pour ses
prédécesseurs, et fût lui-même un tenant d'un post-romantisme très
influencé par Brahms et Wagner (oui, les deux à la fois, ce qui semble
un peu curieux) dans sa jeunesse.
En témoigne notamment ce bouleversant chef-d'oeuvre de la musique de
chambre (initialement pour sextuor, orchestré ensuite) qu'est la
demi-heure de musique de la Nuit transfigurée. De fait, cela sonne comme
une agrégation parfaitement maîtrisée de tout ce qui s'est fait
auparavant, un adieu à un monde musical qui ne sera ensuite plus jamais
le même. Quelle tristesse que Schönberg se soit tourné vers d'autres
horizons...