Quand on parle de musique française du début du vingtième siècle, on
pense tout de suite à Debussy et Ravel, beaucoup moins à Poulenc. Partie
prenante du groupe des Six (dont à peu près personne n'est capable de
citer de mémoire tous les membres), Poulenc a pourtant certainement,
parmi les Six en question, la production la plus foisonnante et la plus
intéressante (avec peut-être Honegger). Mais seulement voilà, Poulenc
n'est pas un compositeur très sérieux, il ne peut s'empêcher d'insérer
de la fantaisie au coeur de ses projets les plus graves.
Prenez ce concerto pour orgue (un genre peu visité, mais un choix
raisonnable pour un Poulenc très influencé par la religion). Un
instrument imposant, une introduction monumentale, puis ... un thème
sautillant, presque badin, qui surgit tel un parasite. En ce qui me
concerne, j'aime beaucoup ce mélange un peu incongru. Dans un style pas
très éloigné, l'Aubade du même Poulenc pour piano et orchestre
n'est pas mal du tout non plus.