Comme vous commencez à le savoir, je suis assez fan de
musique de la première moitié du vingtième siècle, mais également de
musique russe. À l'intersection des deux se trouve (entre nombreux
autres !) un compositeur assez injustement malaimé de certains qui n'y
voient qu'un artiste peu raffiné incapable de construire une oeuvre
réellement bien conçue.
Quiconque a entendu le premier mouvement de sa dixième symphonie sait
pourtant que ces rumeurs n'ont aucun fondement. Superbe construction en
arche d'une durée avoisinant la demi-heure, c'est un des plus beaux
tours de force de son auteur. Mais tout le reste de la symphonie vaut
aussi le détour, le deuxième mouvement (extrait choisi ici) pour sa
fascinante sauvagerie (qui caractériserait Staline, à en croire le
biographe de Chostakovitch, hélas souvent peu fiable), le troisième pour
son utilisation du motif DSCH (pour Dimitri SCHostakovitch) qui
reviendra de façon récurrence dans toutes les dernières oeuvres de
Chostakovitch. Une oeuvre de toute façon essentielle.