Bien sûr, Verdi, c'est avant tout l'opéra, dont il fut
l'un des immenses piliers à la fin du 19ème (oui, je sais, c'est aussi une
figure de l'indépendance italienne à cause d'un acronyme grotesque, mais
ce n'est pas notre sujet ici). Mais il a aussi abordé d'autres genres,
même s'il faut bien dire que son second domaine de prédilection fut la
musique vocale sacrée, pas franchement ce qu'il y a de plus éloigné de
l'opéra (ah, tout de même, il faut être honnête, il nous reste un quatuor
à cordes de sa main, quasiment la seule partition de musique instrumentale
qu'on lui connaisse).
D'ailleurs, certaines mauvaises langues n'ont pas manqué d'insinuer que le
Requiem n'était rien d'autre qu'un opéra déguisé. Peut-être, et
alors ? On ne peut quand même pas nier qu'il s'inscrit dans la grande
tradition des requiems tourmentés et violents, et s'impose d'emblée comme
un sommet du genre. Pas pour rien que ce Dies Irae a figuré en
bonne position dans la compilation Ram-dam des morceaux classiques les
plus bourrins, ça déménage effectivement un max. Mais ce n'est pas
uniquement pour cette violence certes réjouissante que ce Requiem
fait partie de mes oeuvres sacrées préférées, il y a bien d'autres perles
tout au long de l'oeuvre, notamment un lacrymosa qui enterre à
mon sens assez joyeusement celui du Requiem de Mozart, ce qui
n'est pas rien.