Han, le vilain Roupoil, il a triché ! Eh oui, j'avais
pourtant dit que je ne mettrais pas dans ce second quizz d'oeuvres ayant
fait l'objet de mon attention dans le premier quizz consacré aux tubes,
mais j'ai craqué. Limiter les quinze heures de musique de la
Tétralogie à la chevauchée des Walkyries était trop dur pour moi.
Bien sûr, on me rétorquera que, si je voulais mettre du Wagner, je pouvais
aller piocher dans Parsifal, Le Vaisseau fantôme ou même
remonter à l'ouverture de Rienzi.
Oui mais voilà, il y a tellement de passages monstrueusement géniaux dans
le Ring que je tenais à ce qu'il soit présent ici aussi. Le choix
fut rude, entre le prologue de l'Or du Rhin (Wagner avait bien
raison de penser que c'était de la musique comme personne n'en avait faite
jusque-là), les Murmures de la forêt, et bien d'autres encore,
mais le passage peut-être le plus impressionnant de toute la
Tétralogie est selon moi cette marche funèbre qui résume si bien
toute la force de la musique wagnérienne : à partir de trois ou quatre
mélodies basiques (et encore, peut-on parler de mélodie concernant
l'entrée en matière, essentiellement constituée de deux coups de massue
?), il construit un morceau d'une densité et d'une force phénoménale, qui,
bien que fondée sur le même matériau que d'autres passages de l'opéra, ne
répète en rien ce qui a précédé.