César Franck est, sans aucun doute, le plus célèbre
compositeur belge de l'histoire du classique. Enfin, belge, façon de
parler, puisqu'il est né, à l'époque, dans le Royaume-Uni des Pays-Bas (à
Liège !) et qu'il passe une grande partie de sa vie en France, allant
jusqu'à se faire naturaliser. Il a d'ailleurs été pendant un bon moment un
grand classique des concerts du dimanche français grâce à sa pompeuse
Symphonie en ré mineur (c'est un peu comme un bon cassoulet, pas
mauvais mais ça pèse). Aujourd'hui toutefois, il faut bien avouer que le
pauvre César a été un peu oublié.
Et pourtant, son oeuvre est loin d'être inintéressante ! Assez
curieusement, à côté de ses oeuvres pour orgue à la forme parfois très
archaïsante, Franck fut un des grands novateurs de la période romantique
en matière de musique de chambre, grâce notamment à deux oeuvres : sa
Sonate pour violon et piano et, donc, ce quintette, un
chef-d'oeuvre absolu. À tel point que j'ai bien eu du mal à me décider
entre l'énergie douloureuse du premier mouvement et la douce tristesse du
deuxième. Allez, amdettons que le dernier mouvement est un peu moins
réussi, mais ça fait déjà une demi-heure de pur bonheur.