Je peux vous faire une confidence ? Je n'aime pas la
musique de Haydn. Si j'étais Dieu, j'aurais enlevé 40 ans de la vie de
Haydn pour les rajouter à celle de Mozart. Ah, bien sûr, ce n'est pas
facile pour le père Haydn de toujours se trouver dans l'ombre du divin
Wolfgang, mais de fait, pour moi, là où la musique de Mozart est un
émerveillement quasi continu, Haydn fait de la musique de série sans
inspiration à partir d'une recette médiocre. Ca se se laisse écouter, mais
ça n'a pas de génie. Tout juste peut on lui accorder un certain sens de la
forme.
Et pourtant, Haydn a réussi à se frayer un chemin étroit jusqu'à ma liste,
non pas grâce à ses innombrables symphonies (la Londres est audible),
quatuors (quelques belles mélodies dans les derniers) ou sonates pour
piano (un ou deux rondos à sauver), mais pour un pan peut-être moins connu
de son oeuvre, la musique religieuse. Haydn y impulse une vivacité
étonnante, notamment dans cette messe dite Nelson, avec son introduction
très martiale. C'est pas le Requiem de Mozart, mais c'est de très
bonne tenue quand même.