Je dois bien l'admettre, Saint-Saëns est un compositeur
qu'au fond, je connais assez mal. Il faut dire que le pauvre souffre
toujours aujourd'hui de son image de compositeur un brin académique et
pompier, comme la France en a connu tant au dix-neuvième siècle (notons
d'ailleurs que la plupart n'ont même pas eu la chance qu'a eu Saint-Saëns
de passer à la postérité). Bien sûr, on continue à écouter son
Carnaval des animaux, modèle d'ironie musicale (bien loin de sa
réputation d'académisme d'ailleurs !), et nos amis pianistes continuent à
programmer de temps à autre à leurs concerts un de ses clinquants
concertos pour piano.
Mais ce serait oublier que derrière la virtusité apparente se cache un
vrai musicien capable de détourner la facilité apparente de son écriture
pour créer des oeuvres marquantes comme la troisième symphonie avec orgue
(pourtant bien chargée !) ou ce petit bijou d'oeuvre concertante pour
violon. L'introduction est superbe, et même une fois le rondo et ses
exrcices d'agilité pour violoniste fou arrivé, on reste pris dans le
charme de la mélodie et le rythme entrainant. Bien plus qu'un simple
exercice de virtuosité, une véritable oeuvre de caractère fascinante.