Ce morceau fait partie, avec quelques autres de cette
liste, de ceux dont je ne peux parler de façon objective (mais qu'est-ce
que l'objectivité quand on parle de musique, de toute façon ?) tant ils
ont rythmé une partie de ma vie et sont de ce fait associés à nombre de
souvenirs. De fait, le Roméo et Juliette de Tchaikovski est l'une
des rares oeuvres de classique que j'ai écouté des dizaines de fois durant
mon adolescence avant de tomber réellement dans la marmite de musique
classique (ce qui s'est produit vers mes 16 ans avec la Symphonie du
nouveau monde). S'y sont donc greffées à jamais plein d'images de
chevaliers guerroyants et de baisers enflammés, une sorte de quintessence
du romantisme. Quand on sait ce que représentent le romantisme pour moi,
on comprendra que cette oeuvre ait trouvé une place de choix dans cette
liste.
Mais même pour ceux qui n'ont pas un tel vécu à coller sur cette
ouverture-fantaisie, elle reste un fort beau morceau de musique, dans un
style tellement tchikovskien que ça en deviendrait presque caricatural,
avec cette dualité entre les parties violentes (un thème qui déménage
quand même sacrément) et ce thème de danse hyper connu et, il faut bien le
dire, dégoulinant de guimauve. Mais quand on aime, on pardonne tout, et si
vous aimez ce style, nul doute que vous placerez Roméo et
Juliette en bonne place dans votre panthéon personnel également (et
pour ceux qui n'aiment pas, je vous rassure, je n'ai pas mis le concerto
pour violon du même Tchaikovski qui est pourtant une de mes tartines de
crème préférées).