Anton Bruckner (1824-1896) : Symphonie n°4



Anton Bruckner

Le pauvre Anton Bruckner n'a jamais eu le beau rôle dans l'histoire de la musique. De son vivant, homme simple, très éloigné des coutumes du monde musical autrichien de l'époque, il se fit surtout remarquer par sa balourdise, et ses oeuvres furent à de nombreuses reprises massacrées par ses élèves sous prétexte de modifications soi disant destinées à améliorer ou à alléger ses gigantesques symphonies, et qui en détruisaient la plupart du temps toute la structure. De nos jours, c'est à peine mieux, Bruckner a certes atteint une postérité vraisemblablement durable, mais toujours dans l'ombre de son idole Wagner ou même de son contemporain Mahler, dont l'oeuvre n'a pourtant pas grand chose en commun avec la sienne.

Tout au long de ses 11 symphonies (les numéros s'arrêtent à 9, mais il y en a deux autres, de jeunesse), Bruckner a continuellement ressassé les mêmes formes, les mêmes rythmes (ah, les alternances de croches et de triolet !) et la même utilisation d'un orchestre rutilant, d'où peut-être une impression de répétitivité au premier abord. Pourtant, quelques oeuvres dépassent du cycle, notamment cette impressionnante quatrième symphonie, avec son magnifique appel de cor initial, son thème de violoncelle à pleurer dans le mouvement lent, sa partie de chasse hyepr rythmée, et son énorme thème du final. Certainement l'oeuvre la plus équilibrée de son auteur, même si la septième (encore un scherzo qui vous met en forme pour deux semaines), la huitième, la neuvième (inachevée, mais ce qui en reste est là aussi très grand) méritent plus qu'un coup d'oreille.




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