Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit (et sinon c'est
pas grave, je radote), mais l'oeuvre qui m'a fait tomber dans la marmite
de potion classique quand j'étais petit (et même pas si petit que ça
d'ailleurs) est la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak. Mais
figurez-vous que sur la même cassette (eh ouais, ça date un peu quand
même) figurait une autre oeuvre du même compositeur, beaucoup moins
célèbre, sa sénérade pour cordes op.22. Eh bien, moins célèbre peut-être,
mais pas moins géniale !
On associe souvent un peu vite Dvorak aux grosses masses orchestrales
déployées dans quelques-unes de ses dernières oeuvres, notamment celles
écrites sur le continent américain. Certes, il n'était pas toujours un
orchestrateur d'une finesse absolue, mais rappelons tout de même qu'il a
aussi composé beaucoup de musique de chambre, s'appuyant notamment sur des
thèmes issus du folklore tchèque. Cette sérénade, bien qu'écrite pour un
effectif plus grand, peut être rattachée à ce corpus d'oeuvres, avec son
inspiration mélodique un brin mélancolique. En tout cas une oeuvre majeure
de son compositeur, à mon humble avis.