L'Espagne n'a jamais été une terre très fertile à
l'éclosion d'une grande Ecole de musique classique. À part le séjour d'un
Boccherini qui y écrivit notammet beaucoup pour la guitare, instrument
espagnol par excellence, il faut attendre la fin du 19ème siècle pour y
croiser un compositeur de la trempe d'Albéniz. Le 20ème siècle verra,
comme à peu près partout, nombre de compositeurs tenter de se faire une
place au soleil, parmi lesquels Manuel De Falla est sûrement l'un des plus
remarquables, bien qu'il ait finalement peu vécu en Espagne.
Pourtant, que d'Espagne dans sa musique ! Chaude et sensuelle, gorgée de
thèmes folkloriques et à l'instrument résolument méditerranéenne, c'est
une expérience incontournable pour qui aime les musiques rythmées et
colorées. Dans le catalogue de De Falla (hélas léger), j'aurais bien pu
choisir un extrait du Tricorne, un peu de piano issu des
Nuits dans les jardins d'Espagne, voire même la Chanson
populaire espagnole "El paño moruno", mais rien de tout ça n'égale à
mon sens le feu qui brûle dans l'Amour sorcier. Si ça ne vous
donne pas envie de danser, je ne peux rien pour vous !