Etes-vous Verdi ou Wagner ? La question peut sembler un peu incongrue de
nos jours, car si l'approche de la voix est extrêmement différente chez
ces deux compositeurs, la dramaturgie verdienne tardive n'est pas très
éloignée de sa cousine wagnérienne. C'est pourtant un des débats qui ont
fait rage dans le milieu musical au dix-neuvième siècle (débats qui
étaient d'ailleurs souvent de la forme "Wagner contre Untel", allez savoir
pourquoi). Verdi lui-même le nourrira de curieuse manière, en s'opposant à
l'introduction de la musique symphonique allemande en Italie, à une
période où lui-même s'en inspire nettement. Il aura d'ailleurs ce mot
célèbre : "La symphonie, c'est la symphonie ; l'opéra, c'est l'opéra", que
les conservateurs se hâteront de reprendre à leur compte pour huer les
oeuvres d'influence germanique. Comme souvent, le temps suffira à calmer
la querelle.
S'il est bien en tout cas un air de Verdi qui fut de tout temps épargné
par la polémique, c'est La Donna e mobile, sûrement pas le
meilleur, mais résolument le plus connu. Donner la liste des films l'ayant
repris serait définitivement trop long, j'en ai déjà 26 sous la main).
Parmi, peut-être, les plus inattendus, Le Retour des morts-vivants
5 (décidément beaucoup cité dans ces pages), ou My Favourite
martian, de Donald Petrie.