La musique de Mozart fut-elle, comme on l'entend souvent dire, incomprise
de son temps ? Il faut bien avouer que cette affirmation tient un peu de
la légende urbaine. Certes, Mozart connut des déconvenues et n'eut
peut-être pas le succès qu'il méritait, mais il fut très loin d'être un
compositeur ignoré. Il aurait d'ailleurs certainement pu vivre fort bien
de son art s'il avait su se plier aux exigences de ses commanditaires et
surtout gérer correctement ses dépenses. Il est vrai qu'il a été victime
de temps à autres (mais comme beaucoup d'autres) des curieuses manigences
qui se tramaient parmi les musiciens officiels, et que le "Trop de notes"
qu'aurait prononcé l'empereur après audition d'un de ses opéras est resté
célèbre, mais Mozart a aussi connu de francs succès, et a toujours porté à
ses côtés l'étiquette de génie musical, titre qu'il avait déjà obtenu
avant d'avoir dix ans.
On s'est surtout attardé sur la précocité de Mozart en tant qu'interprète,
mais comment ne pas admirer également la maturité dont il fait preuve dans
ses oeuvres de jeunesse ? Ainsi, cette 25ème Symphonie date de
l'année de ses 17 ans, et est déjà en tous points comparable aux
chefs-d'oeuvres ultérieurs. Elle a été remise au goût du jour par
l'Amadeus de Milos Forman (ben oui, encore), et entendue
également dans Romeo + Juliette de Baz Luhrmann.