Chopin n'a pratiquement écrit que pour le piano, son instrument de
prédilection, et presque uniquement des formes brèves, en un seul
mouvement. Dans ce domaine, son cycle de 24 préludes op.28 atteint un
extrême difficilement dépassable, puisque la plupart des pièces y font de
l'ordre d'une minute, et certaines à peine plus de 30 secondes. Pas de
thème, une simple impression fugitive, qui en dit plus en quelques notes
que certains compositeurs en une demi-heure (non, non, n'insistez pas, je
ne citerai pas de nom).
Au milieu du cycle se trouve toutefois un morceau beaucoup plus long, le
célèbre quinzième prélude, souvent appelé La Goutte d'eau car la
légende veut que Chopin l'ait composé en observant les gouttes tomber un
jour qu'il attendait George Sand, partie faire un tour et surprise par un
violent orage. On ne saura jamais si les notes répétées que Chopin utilise
dans la section centrales sont vraiment censées représenter son angoisse,
mais l'effet est assuré. C'est un des thèmes de Chopin qui ont été le plus
reutilisés, au cinéma on y a droit dans XXX de Rob Cohen,
Volte face de John Woo, Shine de Scott Hicks,
Moonraker de Lewis Gilbert...