Maurice Ravel fut, avec Debussy, le musicien français le plus influent du
tournant du siècle. Les deux compositeurs en ont d'ailleurs gardé une
certaine proximité dans l'esprit de beaucoup de gens, pas forcément
justifiée sur le plan musical. Ravel se forga assez rapidement une solide
réputation de compositeur, bien que le traditionnalisme des pontes du
Conservatoire l'ait empêché d'obtenir les plus hautes récompenses. Sa
musique est certes résolument audacieuse pour l'époque, mais toujours
incroyablement maîtrisée et en perpétuel renouvellement. Malgré quelques
périodes de doute (après la Guerre, notamment), il continuera de créer
régulièrement qui forcent l'admiration presque jusqu'à la fin de sa vie,
ce qui fait de lui une figure marquante de l'histoire de la musique.
Il est très difficile d'isoler dans la production de Ravel les oeuvres les
plus réussies, car elles sont presque toutes intéressantes. Il serait
sûrement d'autant plus désolé d'être devenu célèbre pour une de ses
compositions les plus anecdotiques (qu'il qualifiait lui-même de simple
exercice d'orcchestration), ce fameux Boléro constitué de
répétitions à l'identique de deux thèmes dans un grand crescendo
orchestral. Comme toujours, la technique de Ravel est impressionnante...
Le Boléro a été relativement peu repris au cinéma (citons
Elle de Blake Edwards ou Paradise road, de Bruce
Beresford), mais a fait les beaux jours d'une publicité pour AGF.