Aïda, l'une des oeuvres les plus célèbres de Verdi, est une
oeuvre de commande, qui fut exécutée pour la première fois pour
l'inauguration du canal de Suez. Ce genre de commande n'était pas vraiment
habituelles chez Verdi, qui a toujours eu un esprit très indépendant. Il
n'a jamais pu se plier aux règles en vigueur dans le milieu de l'opéra à
l'époque, qui mettaient le compositeur au service des impresarios
(Donizetti écrivait ainsi plus de deux opéras par an), et ses "années de
galère", où il fut forcé d'écrire à un rythme soutenu pour assurer sa
subsistance, ne sont pas ses meilleures. Mais dès le succès et l'aisance
financière venus, il se réfugiera dans sa tour d'ivoire, ne se laissant
plus impressionner par personne. Verdi était un esprit très indépendant,
qui se permit par exemple des aventures extra-conjugales affichées (même
s'il était souvent très discret sur le sujet) à une époque assez frileuse
sur le sujet. Cela lui vaudra d'ailleurs un froid avec son ex-beau-père et
ami Baretti, qui fut l'un de ses premiers professeurs.
Mais revenons-en à cette Aïda, un opéra très représentatif de la
deuxième moitié de la carrière de Verdi, où il laisse de côté les grands
choeurs patriotiques pour s'attacher aux sentiments de ses personnages. De
fait, Aïda est une de ses oeuvres les plus intimistes.
Paradoxalement, c'est pour sa Marche trimphale, aux limites du
pompier, qu'il est resté célèbre. On peut l'entendre dans Les Lois de
l'attraction de Roger Avary, ou pour les plus motivés d'entre vous,
dans le téléfilm Revenge of the nerds 3 de Roland Mesa (si, si,
je vous jure, ça existe !). Elle a aussi servi pour une publicité pour la
Citroën Saxo.