Trois croches et une noire suffisent, de nos jours, à évoquer Beethoven,
via le début de cette cinquième symphonie qui est devenue l'une des plus
célèbres du répertoire (seules la quarantième de Mozart et la symphonie du
nouveau monde ont une popularité comparable). Ce motif rythmique a
longtemps obsédé Beethoven, qui l'a utilisé dans nombre d'autres
compositions, dont notamment le quatrième concerto pour piano. Certaines
spécialistes considèrent qu'il trottait depuis l'enfance, sans aller
jusque là, on en voit la trace dans des oeuvres encore antérieures à ce
concerto.
Non seulement tout le premier mouvement est construit sur cette seule
cellule (un tour de force), mais il apparait dans toute la symphonie,
formant également la base des deux derniers mouvements. Associée à une
énergie dévastatrice dans les développements, cette omniprésence d'un seul
rythme rend l'oeuvre extrêmement puissante. Le thème a été repris dans une
publicité pour Quick, une célèbre parodie de Francis Blanche, un épisode
de Cobra, et un invraisemblable nombre de daubes au cinéma. Par
exemple Celebrity de Woody Allen, La Fièvre du samedi
soir, L'Age d'or de Luis Buñuel.