La musique de Bach s'inscrit parfaitement parmi celle de son temps, et
Bach ne cherahca jamais à révolutionner son art. Il se contenta d'être un
génie des formes alors en vigueur, surpassant largement tous ses
contemporains. Cela lui suffira d'ailleurs à ne pas être compris,
notamment lorsqu'il écrivit des passions qui dépassaient certes quelque
peu le cadre du simple accompagnement musical d'un office. Bach fut un
maitre de l'art de la fugue, l'une des formes musicales les plus complexes
qui soient, et du contrepoint alors en vigueur. Toute sa production est
d'une rigueur extrême, presque mathématique (les analystes ont exhibé
l'importance des nombres dans la musique de Bach), ce qui ne l'empêche pas
d'être aussi empreinte d'une grande émotion et surtout d'un profond
sentiment religieux.
Quand il compose pour un instrument seul, Bach n'en laisse pas pour autant
de côté la complexité, n'hésitant pas à faire jouer des fugues sur un
simple violon. En résulte forcément une certaine technicité dans
l'interprétation pour le soliste, pas vraiment audible dans ce
Prélude de la Première Suite pour violocelle seul, où Bach
s'amuse avec les arpèges. On peut l'entendre dans Le Prince et
moi de Martha Coolidge, Master and Commander de Peter Weir,
J'embrasse pas d'André Téchiné, ou Cruel intentions de
Roger Kumble.