Rachmaninov, bien qu'ayant vécu majoritairement au vingtième siècle, est
un compositeur qu'on peut pleinement qualifier de romantique. Non
seulement parce que sa musique n'a tenu aucun copmpte des évolutions
majeures de la période à laquelle il la composa, mais également à cause
de son caractère très torturé. Jeune musicien brillant (il décroche les
plus hautes récompenses au conservatoire de Moscou), il manque
cruellement de confiance en lui et sombre même dans la dépression après
la mort de son mentor Tchaikovski et l'échec de sa première symphonie.
Il finira par sumonter ses angoisses pour composer les dernières oeuvres
majeures du romantisme finissant, avant d'être à nouveau bouleversé par
la révolution de 1917 qui le contraint à l'exil. Il ne composera
pratiquement plus, mais continuera à aligner les tournées, lui qui fut
un des plus grands pianistes de son temps.
Il a sans surprise composé principalement pour le piano, des oeuvres
romantiques jusqu'à la caricature et souvent d'une difficulté extrême.
Ses oeuvres les plus célèbres sont ses quatre concertos pour piano, dont
nous avons un extrait du très sirupeux mouvement lent (j'adore). Il a
été repris au cinéma dans Sept ans de réflexion de Billy
Wilder, Brief encounter de David Lean (allez savoir pourquoi,
ça ne surprend guère que ce musicien et ce cinéaste ait croisé leurs
destins), ou plus récemment dans Center stage de Nicholas
Hytner (un film certainement plus oubliable).