Quelle était la personnalité de Mozart ? Le film Amadeus a
alimenté le débat, le représentant comme une sorte de débauché vulgaire
accro à la boisson. Un peu réducteur, mais relativement réaliste (le film
ne le présente pas uniquement comme ça, je vous rassure). Mozart était
sûrement un joyeux luron, heureux de vivre et surtout de faire de la
musique. Car dès son plus jeune, et jusqu'à son dernier souffle, il s'est
consacré, quasiment exclusivement, à son art. La scène la plus
intéressante du film, dans cette perspective, est peut-être celle où on
voit un Mozart tout guilleret expliquer sans se rendre compte du décalage
qu'il crée le synopsis de son dernier opéra, L'Enlèvement au
sérail, qui se déroule dans un harem turc, à un parterre de notables
aux mines fort sérieuses. A la fois parfaitement conscient de son génie et
étranger aux intrigues qui se déroulaient dans son entourage, Mozart fut,
avant tout et définitivement, un musicien.
Ca tombe bien, on parlait de turqueries, et voilà que déboule la
Marche turque, troisième et dernier mouvement de la onzième
sonate pour piano de Mozart (mais quel sens de la transition fabuleux !).
Une oeuvre qu'on ne présente plus, délicieux petit chef-d'oeuvre présent
dans de Sydney Pollack, entre autres.