Bach, contrairement a la plupart des musiciens de son époque, avait un
esprit assez indépendant (même un Haydn, plusieurs décennies plus tard,
restera paresseusement attaché toute sa vie à la Cour où il trouva un
poste de musicien), ce qui est une des explications au nomadisme qui
caractérise sa vie. Il lui arriva en effet à plusieurs reprises de se
fâcher avec ses supérieurs, non sans avoir pris soin à chaque fois de
s'assurer une nouvelle source de revenus avant de quitter son poste. Mais
la rupture la plus intéressante est peut-être la dernière, quand il quitta
la cour de Cöthen où il se trouvait pourtant fort bien, pour prendre un
poste à Leipzig qui lui permette de renouer avec la musique religieuse.
Bach était en effet un homme extrêmement croyant.
A Cöthen, il n'était point question de religion, et Bach y composa
beaucoup de musique instrumentale et orchestrale. C'est de cette époque
que datent les suites pour orchestre, qui font partie de ses oeuvres les
plus fameuses. L'Air de la troisième suite est un tube rebattu,
entendu au cinéma dans Collateral de Michael Mann, L'Avocat
du diable de Taylor Hackford, Seven de David Fincher,
After hours de Martin Scorsese, pour n'en citer que
quelques-unes. Il a aussi servi de musique de pub.