Né Giovanni Batista Lulli (et donc italien), Lully arrive à Paris dans
son enfance, ville qu'il ne quittera plus, s'attachant à la cour de Lous
XIV où une ascension fulgurante le mènera au sommet de la hiérarchie
musicale de l'époque. Il mourra d'ailleurs en pleine gloire, d'un
tristement célèbre coup de canne sur le gros orteil (et plus précisément
de la gangrène qui suivra) alors qu'il dirigeait sûrement un peu
énergiquement une de ses oeuvres. C'est que l'homme avait du caractère,
et du talent à revendre. Musicien bien entendu, mais également danseur,
comédien, et doté d'un redoutable sens des affaires qui lui permettra
d'éclipser tous ses rivaux de l'époque.
Sa musique n'a pourtant rien d'extraordinaire, même si on ne peut lui
retirer le crédit d'être l'un pionniers de l'opéra français, au travers
notamment de ses nombreuses collaborations avec Molière. Souvent haute
en couleurs, elle atteint un sommet de folklore dans cette Marche
pour la cérémonie des turcs, reprise dans presque tous les films
ayant trait à la musique de l'époque (Tous les matins du monde
d'Alain Corneau, Le Roi danse de Gérard Corbiau...).