La présence de ce morceau dans ma liste me permet de m'attarder un peu sur
la vie sentimentale de Beethoven. Pas très longtemps tout de même, de
toute façon il n'y aura pas tant que ça à dire dessus, puisqu'elle est
assez auréolée de mystère. Beethoven eut plusieurs amours durant son
existence, en particulier parmi ses élèves (franchement, c'est du
propre...), mais il reste très peu de traces concrètes, si ce n'est la
célèbre lettre "à l'immortelle bien-aimée" dont on a jamais su à qui elle
était adressée. La lettre à Elise, elle, a une dédicataire bien
identifiée, qui s'appelait Thérèse ; par contre, l'Elise, du titre... Quoi
qu'il en soit, Beethoven ne se maria jamais, peut-être une conséquence du
temps qu'il consacra à sa famille. Après avoir du remplacer son père
défaillant auprès de ses frères et soeurs, il s'occupera àun âge plus
avancé de son neveu, ce qui occasionnera d'ailleurs bien du souci à un
Beethoven alors sourd. Sûrement une autre raison à son isolement,
d'ailleurs.
Le nom Lettre à Elise n'est pas le titre officiel de la
composition, qui est une bagatelle (Beethoven en écrivit quelques-unes
entre ses sonates). C'est une petite pièce charmante, pas vraiment
caractéristique du génie pianistique beethovenien, mais qui lui restera
sûrement attachée à jamais. Si vous voulez l'entendre au cinéma, vous avez
l'embarras du choix : citons Mort à Venise de Luchino Visconti,
Rosemary's Baby de Roman Polanski, Embrasse-moi, idiot
de Billy Wilder, Elephant de Gus van Sant.