Giuseppe Verdi, en plus d'être l'un des plus grands musiciens de son
temps, eut une importance politique que peu de compositeurs peuvent
prétendre approcher. Révolutionnaire convaincu dans sa jeunesse, il ne
prit pas directement part aux événements qui ont secoué ce qui était en
train de devenir l'Italie moderne au dix-neuvième siècle, mais truffa ses
opéras d'allusions plus ou moins évidentes à la situation de son pays. De
lamentations de peuples opprimés en airs exaltant le patriotisme, il sut
très bien se faire comprendre du public, au point de devenir un véritable
symbole de la lutte pour l'unification du pays. Le couronnement en fut
l'utilisation du célèbre acronyme "Viva VERDI" : Viva Vittorio Emmanuele
Re D'Italia. Verdi fut même élu au parlement italien, mais démissiona très
rapidement.
Le premier élan de patriotisme visible dans la musique de Verdi, peu-être
le plus célèbre, lui vaudra son premier triomphe. Il s'agit du Va
pensiero, choeur des esclaves israëliens dans Nabucco, thème
resté très populaire, repris dans Donnie Brasco de Mike Newell,
Le Parrain III de Francis Ford Coppola, La Couleur de
l'argent de Martin Scorsese, Inferno de Dario Argento...