S'il est bien un musicien qu'on peut qualifier d'enfant prodige, c'est
Mozart. L'histoire est connue : son père Leopold, lui-même compositeur et
violoniste, s'aperçoit très tôt des dons exceptionnels du petit Wolfgang
et va le trimbaler sur toutes les routes d'Europe pour le faire jouer
devant les aristocrates dans toutes les grandes villes. On retient surtout
le côté "singe savant" de la jeunesse de Mozart : Mozart joue les yeux
bandés, Mozart recopie un morceau de 20 minutes après une seule écoute,
etc... Mais ce serait injuste d'oublier que ces années de voyage furent
aussi les années de formation du compositeur Mozart. Il aurait écrit sa
première oeuvre à six ans (peut-être un peu aidé par son papa), et à dix
ans, il maitrise déjà la plupart des ficelles du métier. Il aura des
discussions intéressantes avec d'autres compositeurs, notamment lors de
ses séjours en Italie entre 1769 et 1773. A dix-sept ans, lorsqu'il
revient se fixer à Salzbourg, Mozart est déjà un grand compositeur. Il n'y
a pas eu deux Mozart, l'enfant prodige puis le grand compositeur, mais un
glissement continu de l'un vers l'autre.
Quelle oeuvre plus emblématique de Mozart que la Petite musique de
nuit ? Insignifiante pour ses détracteurs, immense dans sa simplicité
pour ses admirateurs, elle reste à la centième audition d'une fraicheur
frappante. C'est l'une des rares oeuvres de cette liste dont tous les
mouvements (il y en a quatre) sont des tubes connus de tous. Peut-être
l'oeuvre la plus populaire de tout le répertoire classique. Le premier
mouvement a été repris dans Nikita de Luc Besson, le deuxième
dans Batman de Tim Burton et Alien de Ridley Scott, le
troisième dans G.I. Jane de Ridley Scott, et le quatrième dans
Mary à tout prix des frères Farelly, pour n'en citer que
quelques-uns. Quelques publicités également (Fisher Price, Crédit
Agricole,...)