Richard Wagner est l'une des figures les plus imposantes de l'histoire de
la musique, tant son influence a dépassé les simples limites de son art.
C'est d'ailleurs dans une famille plutôt tournée vers le théâtre qu'il
voit le jour. Il écrit rapidement ses premiers vers, puis apprend des
rudiments de musiques pour en habiller ses pièces. Après deux premiers
opéras de style plutôt indécis, il écrit sa première grande oeuvre,
Rienzi, et embarque vers Paris pour aller l'y présenter. C'est un
échec, mais le voyage lui inspirera son opéra suivant, Le Vaisseau
fantôme. Il revient dépité en Allemagne, où il récolte ses premiers
succès. Il enchaine avec d'autres opéras dans lesquels ses théories, qui
mèneront à la notion de Gesamtkunstwerk (oeuvre d'art total),
commencent à voir le jour. Il écrit lui-même ses livrets et tend à fondre
toute l'action en un seul bloc. Il ne recueille que l'incompréhension de
ses contemporains. Il est ensuite un temps détourné de la musique par les
émeutes de 1848, auxquelles il prend activement part. Contraint de
s'exiler, il entame en Suisse la composition de son monument, la
tétralogie l'Anneau du Nibelung. Pendant plus de dix ans, il ne
créera aucune nouvelle oeuvre, mais alors qu'il subit de graves
déconvenues financières, Louis II de Bavière vient à son secours. Ce
prince un peu mystique le protègera jusqu'à la fin de sa vie, lui
permettant même de s'offrir à Bayreuth un écrin pour représenter ses
oeuvres. Depuis Rienzi, Wagner n'a pratiquement composé que onze
opéras, et pourtant son influence sera gigantesque, et la révolution qu'il
a opérée sur la musique scénique indiscutable.
Sa musique est pourtant relativement peu écoutée, réservée à ses fans qui
supportent sans broncher la longueur de ses opéras. Parmi ceux-ci, une ou
deux mélodies devenues incontournables tout de même, dont cette
Chevauchée des walkyries (extraite du deuxième opéra de la
Tétralogie) qui fit tant pour la réputation (injustifiée) de compositeur
peu subtil de Wagner. On l'a entendue dans Apocalypse now de
Francis Ford Coppola, The Blues brothers de John Landis,
Excalibur de John Boorman, Full metal jacket de Stanley
Kubrick, Lord of war d'Andrew Niccol (liste non exhaustive).