Cadavre Exquis

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21 juin 2005

La musique souvent me prend comme une mer,
Qui oublia pour ne l'avoir pas aperçu
Le terrible secret que tu aurais dû taire
Quand j'assommai Ruget à grand coup de massue
Et qui, d'un coup de reins, essaye d'engloutir
Un chat morose, passif, qui me regarde coi.
La voix chante toujours à en râle-mourir
La musique sauvaige du rossignol au boys.

Une note perdue, pas assez écoutée,
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Où dix petits pingouins, par l'alcool excités,
Impénétrablement rigolent ventre à l'air,
En tête caracolent avant de ralentir...
Et ils étincellent, savamment ils poudroient.
La voix chante toujours à en râle-mourir
La musique sauvaige du rossignol au boys.

Bercé par la chanson de ces oiseaux en noir,
Sous le ciel bleu citron, réparant son filet,
Un savetier chantait du matin jusqu'au soir
Et se taisait, seul, dans les ombres du palais.
Quand le loup festoyait, seul au pied du menhir,
Il s'éclaircit la voix, hésita, resta coi.
La voix chante toujours à en râle-mourir
La musique sauvaige du rossignol au boys.

La petite canape, bien que bien arrimée,
Lorsque tout devient noir, que le tonnerre tonne,
Écrasa avec classe, mais sans jamais frimer,
Les sanglots longs des violons de l'automne.
Elle suçait, pour mieux les ours faire jouir,
L'A 380 qui s'est vautré parfois.
La voix chante toujours à en râle-mourir
La musique sauvaige du rossignol au boys.

À réciter des chants qu'il veut qu'on idolâtre,
La café d'la K-fêt qu'on attend des années
Engloutit, en buvant un beau spooky verdâtre,
Sa belle dulcinée, fier de ses poils au nez.
S'il descend dans la cour pour bien mieux vous pourrir,
Il rêve en regardant cette image de toi.
La voix chante toujours à en râle-mourir
La musique sauvaige du rossignol au boys.

Il est un air, pour qui je donnerais,
L'estomac de Maurice, plein de bicarbonate,
Le foobar avili, meilleur que de la raie,
Et un raton laveur, avec une cravate.
Loin, dans une contrée où vivent les vampires,
Où il allait remplir son sac de petit bois,
La voix chante toujours à en râle-mourir
La musique sauvaige du rossignol au boys.

Juste après l'asphyxie du pauvre rossignol,
Vous qui prêtres serez en soutane à Rayan,
Vous, bergers du village, amateurs de jeux d'roles
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant:
« Le conscrit soucieux de son vers à finir
Rugissait “Gabriel”, avec force et émoi.
La voix chante toujours à en râle-mourir
La musique sauvaige du rossignol au boys. »

Si, quand vient le soleil, l'étudiant qui s'empiffre,
Se lève brusquement avant de s'érailler,
Gai! Tapez sur la caisse et soufflez dans le fifre;
Déposez vos guitares, espèces de yéyés!
Sous le regard lubrique et pervers des satyres,
Trouvez-moi trente rimes! Et vous n'avez qu'un mois!
La voix chante toujours à en râle-mourir
La musique sauvaige du rossignol au boys.

Ce document a été traduit de LATEX par HEVEA