Glossaire sur la rareté
GLOSSAIRE

     Les mots suivis d’une astérisque renvoient à des définitions du glossaire. La traduction anglaise d’un mot est indiquée, le cas échéant, en italique et entre parenthèses à la suite du mot.

 

Adaptation locale: Phénomène où les génotypes* produisant les phénotypes* les plus performants dans des conditions environnementales données sont sélectionnés localement, sur les milieux présentant ces conditions.

 

Age and Area: Théorie de Willis selon laquelle plus une espèce est vieille, plus son aire de

répartition* est étendue.

 

Aire de répartition (=aire de distribution): surface minimale englobant l'ensemble de toutes les aires occupées par les populations qui composent l'espèce.

 

Allèles: formes d'un gène, d'un marqueur* génétique, qui diffèrent par la séquence nucléotidique (succession de bases).

 

Allogamie: système de reproduction par fécondation croisée.

 

Apomixie (apomixis): Production de graines en l'absence de fécondation chez les plantes.

 

Autogamie: Système de reproduction par fécondation entre deux gamètes provenant d'un même

individu (=autofécondation).

 

Auto-compatible: plante dépourvue de système d'auto-incompatibilité* (ou l'ayant perdu). Chez ces individus, l'autofécondation est possible.

 

Auto-incompatibilité: Mécanisme de reconnaissance moléculaire entre le pollen et le stigmate, interdisant la fécondation entre deux plantes dont le génotype porte un ou deux allèles* en commun (suivant le type d'auto-incompatibilité) au locus* d'auto-incompatibilité. Ce système permet d'éviter la consanguinité*.

 

Background génétique: voir "fond génétique".

 

Compétitivité: Capacité d'un individu, d'un génotype*, à s'implanter dans un milieu, y subsister, y établir sa descendance.

 

Consanguinité: Croisement entre individus apparentés (voire de l'autogamie*, régime de plus consanguin qui soit). Elle se caractérise par une diminution de l'hétérozygotie* de la population pour l'ensemble des loci*.

 

Dépression de consanguinité (inbreeding depression): La consanguinité provoque la mise à l'état homozygote* d'allèles* récessifs délétères (présents à l'état hétérozygote* chez les parents) dans la descendance, ce qui a pour effet l'expression de tares, tels que de faibles  fécondités, de faibles taux de croissance chez les descendants. Ce phénomène est appelé "dépression de consanguinité".

 

Dérive génétique (genetic drift): La formation d'une nouvelle génération d'individus consiste en un tirage aléatoire de gamètes (et donc de gènes) dans le pool de gamètes produits par la génération parente. Cet échantillonnage aléatoire peut conduire, par simple fait du hasard, à la perte d'allèles* (qui, par hasard, n'ont pas été tirés lors du tirage), qui ne seront pas représentés dans la nouvelle génération. Ce phénomène est appelé "dérive génétique". Il intervient d'autant plus que l'effectif est faible. En l'absence de toute autre pression (sans mutation, sélection* ou encore migration), les effets de la dérive mènent théoriquement à l'homogénéisation génétique de la population, à la fixation, à chaque locus*, d'un allèle au hasard.

 

Diversité génétique: Mesurée par différents indicateurs (taux d'hétérozygotes*, nombre de loci polymorphes*, nombre d'allèles*/locus...), elle reflète le potentiel évolutif d'un espèce, sa capacité à s'adapter à d'éventuelles variations des conditions du milieu.

 

Diploïde : Génération, dans le cycle de vie d’une espèce, où les individus présentent deux copies de chacun des chromosomes. C’est le cas des végétaux dans leur phase « pied feuillé ».

 

Dominante (espèce) : Une espèce est dite dominante

Dans un habitat lorsqu’elle présente les effectifs les plus nombreux. Visuellement, elle apparaît comme l’espèce majoritaire du paysage. Par exemple, un hêtraie-sapinière est une forêt composée majoritairement de hêtres et de sapins (qui sont les deux espèces dominantes)

 

Ecotype: Variant d'une espèce adapté à des conditions du milieu particulières (par exemple des écotypes de haute altitude, des écotypes résistants aux métaux lourds). Les écotypes d'une même espèce restent fertiles entre eux, puisqu’ils appartiennent à la même espèce.

 

Edaphique: Relatif aux propriétés physico-chimiques du sol.

 

Effet de fondation (foundation principle): Il obéit au même principe que la dérive* et le tirage aléatoire de gamètes: lors de la fondation d'une nouvelle population (ou d'une nouvelle espèce), les individus fondateurs (souvent en petit nombre) ne représentent qu'un faible échantillon de la diversité génétique* initiale de la population originale. Ceci a pour effet une perte de diversité génétique pour la population (ou l'espèce) nouvellement créée: c'est ce que l'on nomme l' « effet de fondation », ou « goulot d'étranglement ».

 

Effets maternels: transmission non génétique de caractéristiques de la mère vers la descendance. Par exemple, si la mère est en bonnes conditions physiques, elle a plus de chances de produire des descendants qui seront également en bonnes conditions physiques, au moins dans leur jeune âge, ou pour résumer, une mère grosse donnera des descendants plus lourds.

Exploiteur : terme générique pour désigner un espèce qui vit en exploitant une autre espèce qui lui sert de ressource, que ce soit un prédateur, un herbivore ou encore un parasite.

 

Espèce : (une des définitions possibles, celle-ci étant la plus courante)  Ensemble d’individus interféconds, qui partagent une histoire évolutive commune.

 

Fardeau de ségrégation (= fardeau de recombinaison): A chaque nouvelle génération, les individus produits par croisement possèdent des génotypes* issus d'un brassage entre les deux génotypes des parents. Dans le cas d'une population à adaptation locale* très forte, le croisement d'un individu avec un individu venant d'une autre population, maladaptée, donnera naissance à des génotypes en moyenne moins performants dans les conditions locales, du fait de la recombinaison. C'est ce qui est appelé "fardeau de ségrégation".

 

Fitness: voir "valeur sélective".

 

Généraliste: Exploiteur* dont la ressource est constituée de plusieurs espèces différentes.

 

Génotype: Ensemble de l'information génétique d'un individu. Souvent, en génétique évolutive, individu et génotype sont employés l'un pour l'autre.           

 

Goulot d'étranglement (bottleneck): voir "effet de fondation".

 

Habitat: Milieu où vit (ou serait susceptible de vivre) une espèce. Les conditions environnementales de l'habitat sont nécessairement compatibles avec la niche écologique* de l'espèce.

 

Habitat continu (habitat of low specificity): Habitat* , généralement de grande surface, où la gamme de variations des paramètres environnementaux (climatiques, édaphiques*...) est large, où les variations spatiales sont continues, graduelles (d'après Kruckeberg et Rabinovitz, 1985).

 

Habitat discret (habitat of high specificity): Habitat*, généralement de petite surface (ou composé d’un ensemble de patches discrets, isolés les uns des autres où les conditions environnementales sont semblables), où la gamme de variations de paramètres environnementaux (climatiques, édaphiques*...) est restreinte (d'après Kruckeberg et Rabinovitz, 1985).

 

Haploïde : Génération, dans le cycle de vie d’une espèce, où les individus présentent une seule copie de chacun des chromosomes. Par exemple, les spermatozoïdes, les grains de pollen ou encore les individus mâles abeilles sont haploïdes.

 

Hétérozygote: Chez un individu diploïde*, locus* présentant deux allèles* différents. Par extension, l'individu lui-même.

 

Hétérozygotie: taux d'individus hétérozygotes* dans une population.

 

Homozygote: Chez un individu diploïde*, locus* présentant deux allèles* identiques. Par extension, l'individu lui-même.

 

Homozygotie: taux d'individus homozygotes* dans une population.

 

Locus (pl. loci): Position sur un chromosome.

 

Locus polymorphe: locus* présentant plusieurs allèles* différents dans une population.

 

Marqueur (génétique): Toute séquence d’ADN, susceptible d’être utilisée pour des études de génétique.

 

Métapopulation : Réseau de populations* relativement isolées les unes des autres mais reliées par des flux de gènes dont l’intensité est variable.

 

Néoendémisme: Etat d'une jeune espèce qui n'a pas encore eu le temps d'étendre son aire de répartition* (Stebbins, 1980).

 

Neutre (sélectivement) : Caractère indifférent face à la sélection*.

 

Niche écologique: Gamme de variations de paramètres environnementaux (climatiques, édaphiques*, trophiques), limites à l'intérieur desquelles une espèce vit et se maintient.

 

Paléoendémisme: Etat d'une vieille espèce relictuelle* qui a vu son aire de distribution* se restreindre (Stebbins, 1980).

 

Phénotype: Expression du génotype* en réponse à l'environnement.

 

Polymorphisme: Présence de différents génotypes* ou phénotypes* dans une population, une espèce. Le polymorphisme génétique est mesuré de la même manière que la diversité génétique*.

 

Pool génétique: voir "fond génétique".

 

Population : Ensemble d’individus d’une même espèce* , vivant dans un endroit donné et se reproduisant entre préférentiellement par rapport aux individus d’un autre population de la même espèce.

 

Relictuelle: population subsistant en marge d'aire de distribution* d'une espèce, suite au retrait de l'espèce.

 

Sélection: Tri, sur un ensemble d'individus, résultant dans le choix d'individus qui possèdent certaines caractéristiques, et seront les seuls à pouvoir se reproduire. La sélection peut être le fait de l'homme (Exemple de la sélection en amélioration des plantes), ou le fait de la compétition entre êtres vivants pour l'accès aux ressources et à la reproduction (sélection naturelle de Darwin).

 

Serpentine, sol serpentinisé: sol composé de roches métamorphiques ultra-basiques, riches en silice, en fer et en magnésium.

 

Spécialiste: exploiteur* dont l'unique ressource est une espèce donnée.

 

Taxon (pl. taxa): niveau de classification, ici utilisé comme synonyme d’espèce.

 

Trait quantitatif : Tout caractère phénotypique* susceptible d’être mesuré, dosé, dont les variations sont continues (Par exemple la taille d’un individu, le pH d’un fruit, l’activité d’une enzyme).

 

Valeur sélective (fitness): La valeur sélective d'un génotype* est définie comme le nombre moyen de descendants laissés par les individus porteurs de ce génotype à la génération suivante. Elle dépend directement de deux caractéristiques des organismes: leur viabilité (probabilité de parvenir à l'âge adulte) et leur fertilité (nombre de descendants laissés par un adulte). (D'après PHG Gouyon et al. Les Avatars du Gène).