Curieuse trajectoire que celle de Richard Strauss, qui fut pendant sa
longue existence un pilier de la musique post-wagnérienne, tout en ayant
pour oeuvre la plus connue Le chevalier à la rose, pas très loin
dans son esprit de l'opérette viennoise. Il est né dans une famille de
musiciens, et apprend le mérier sur le tas, avec les collègues de son
père. La découverte de Wagner l'impressionne fortement et, après s'être
fait remarquer pour ses poèmes symphoniques brillamment orchestrés, se
lance au théâtre et choque le public (et surtout la critique) avec
Salomé et Elektra, deux oeuvres très violentes et
modernes, surtout du point de vue harmonique. Propulsé comme chef de file
de l'avant-garde, il reviendra pourtant ensuite à une musique plus sage,
au moment même où de nouvelles théories apparaissent. Il se retire même
plus ou moins dans sa gloire, composant peu et nourissant par ailleurs des
amitiés suspectes au moment de la montée du nazisme. Il continuera
toutefois d'influencer le monde musical, notamment via son activité de
chef d'orchestre.
De son oeuvre très contrastée, un seul extrait a dépassé le cercle des
mélomanes, le prélude de son poème symphonique Also sprach
Zarathoustra (qui est censé illustrer le texte de Nietzsche, mais
oui), une ode au soleil d'une impressionnante efficacité au vu de sa
simplicité. Il est connu pour son utilisation dans 2001, odyssée de
l'espace de Stanley Kubrick, mais a aussi été repris, etre beaucoup
d'autres, dans Charlie et la chocolateir de Tim Burton,
Casino de Martin Scorsese, Small soldiers de Joe Dante,
Toy Story 2 de John Lasseter, des publicités pour Peugeot (1991)
et Bosch, et même le journal de 13H de la défunte 5.