Mon avis personnel sur les disques de Slayer
- Slayer - Show no mercy (1983) ★ ★
Allez, aujourd'hui je démarre, après l'exploration de la disco de
Megadeth il y a peu, celle d'un autre géant du thrash. Je dois bien
l'avouer, les quelques fois où j'ai déjà écouté du Slayer, j'ai plus ri
qu'autre chose tant le côté "on va provoquer le bourgeois" est outré au
point qu'on se demande en permanence si tout ça est bien sérieux
(probablement pas totalement de fait). Après, il faut remettre les
choses dans leur contexte et rendre à César ce qui lui appartient : ce
premier album du groupe sort alors que le thrash est à peine balbutiant
(Metallica vient tout juste de lancer son Kill'em all) et, pour
l'époque, le style Slayer est sacrément ravageur, et ouvrira grandes les
portes qui mèneront tout droit au metal extrême dans les années qui
suivent. Au moins, on ne peut pas reprocher à Slayer d'avoir simplement
suivi les autres avec un train de retard comme Megadeth. D'un autre
côté, quand on écoute ce premier essai, il faut bien admettre que ça ne
vole pas très haut : certes c'est énervé, mais la vitesse d'exécution
est encore mal gérée (un morceau comme The Final command avec ses
ruptures de tempo incompréhensibles, ça fait très amateur), les solos
sont bordéliques (m'enfin ça c'est une constante du groupe hélas) et le
chant qui hésite entre le suraigu et le beuglement ne ressemble
objectivement à rien malgré la sympathie naturelle qu'on peut avoir pour
Tom Araya. Quelques bons titres font quand même un peu plus que surnager
: The Antichrist, Metal storm/Face the slayer ou Black
: magic, il y a des riffs efficaces et on passe un bon moment. Mais
: le disque dans son ensemble n'a vraiment rien de transcendant.
- Slayer - Hell awaits (1985) ★
Il y a un truc bien avec les albums de Slayer, c'est que si on
n'apprécie pas leur musique, on n'a pas à la subir trop longtemps. Sept
chansons, moins de 40 minutes de musique, et on peut passer à autre
chose. Et pourtant, pour du Slayer, les titres sont plutôt développés
puisqu'on a quand même droit à trois chansons qui dépassent les six
minutes, avec des tentatives de construction presque recherchée et
d'assez longues intros instrumentales. Pas sûr que ce soit un très bon
plan d'ailleurs, dans la mesure où le principal (le seul ?) intérêt de
la musique de Slayer est de taper vite et fort, là le mince propos
musical est fortement délayé (et bien sûr, faut pas compter sur les
solos pour nous éblouir). Pire, le groupe a encore radicalisé son
approche, ce qui fait que sa musique tend dangereusement vers le néant :
aucun riff marquant, une espèce de chant parlé franchement laid (malgré
quelques tentatives de cris divertissantes en cours de route), et un son
qui vise tellement l'agressivité qu'il devient lui aussi moche et
désagréable. Bref, tout ça confirme que j'ai du mal avec le thrash
primaire de cette époque (constatation déjà fait avec certains des
premiers albums de Sepultura, par exemple), mais dans la mesure
où il est unanimement reconnu que Slayer a eu une grosse baisse
d'inspiration après la "bonne" période constituée de ses cinq premiers
albums, je m'inquiète franchement pour la suite...
- Slayer - Reign in blood (1986) ★ ★ ★ ½
Eh bien nous y voilà arrivés, à cet album qui est non seulement le plus
connu du groupe mais même, assez objectivement, l'un des plus mythiques
de toute l'histoire du metal : quiconque s'intéresse de près au genre a
forcément déjà entendu l'inoubliable cri de Tom Araya qui ouvre Angel
of death, ou le riff mythique de Raining blood. Bon, ok, mais
musicalement, ce troisième opus est-il vraiment meilleur que ses
prédécesseurs ? Assez indiscutablement, oui. Déjà, il bénéficie de la
présence de deux titres réellement excellents, ceux que j'ai déjà cités.
Angel of death, nonobstant le scandale que ses paroles ont
provoqué, est une ouverture hyper percutante et efficace, et même si
Raining blood retombe dans certains travers slayeriens (c'est
vraiment construit n'importe comment, plus une juxtaposition de
séquences énormes qu'une vraie chanson en fait), elle conclut l'album de
façon magistrale (bon, ok, les bruitages de pluie c'est quand même très
cliché). Et entre les deux ? Eh ben, c'est du Slayer typique et plus
difficile à digérer (solos super moches au son très métallique
notamment), mais au moins les titres sont balancés en deux minutes
(c'est vraiment la durée moyenne de ces pistes, le disque entier
n'atteint même pas la demi-heure !), c'est super rapide et agressif, on
n'a pas vraiment le temps de réfléchir, même si à la fin on n'en a pas
retenu grand chose. C'est à la fois la force et la faiblesse de l'album
finalement : un coup de poing d'une violence inouïe pour l'époque, mais
qui semble paradoxalement trop extrême aujourd'hui (alors même que le
metal a produit quantité de choses nettement pires depuis). Mais bon,
rien que pour les deux titres "longs", il mérite vraiment d'être écouté.
- Slayer - South of heaven (1988) ★ ★ ★ ★
Que faire après un album aussi brutal et sans concession que Reign in
blood ? Slayer a eu la présence d'esprit de ne pas tenter de faire
"le même en pire", mais au contraire de revenir à un thrash nettement
plus posé et classique, avec un ralentissement de tempo très net,
manifeste dès la superbe chanson-titre qui ouvre l'album avec un intro
lente et très mélodique qui met immédiatement dans le bain. De toute
façon, Slayer a une qualité indéniable : ils savent mettre leurs
meilleurs morceaux aux bons endroits pour accrocher l'auditeur. Ici
comme dans leur disque précédent, les deux pistes les plus mémorables
sont sûrement la première et la dernière (Spill the blood, qui
comme par hasard joue aussi la carte de l'ambiance lourde et du tempo
très retenu). Mais ce qui se trouve entre les deux est globalement de
meilleur tenue que sur Reign in blood, c'est assez varié (on a quand
même du bourrin rapide avec Silent scream ou Ghost of war,
à mon sens les titres les plus faibles de l'album, mais aussi des pistes
comme Live undead ou le très bon Mandatory suicide où on
se croirait presque chez Metallica), on a même une reprise
(franchement dispensable) de Judas Priest, et aucune chanson
n'est vraiment décevante. Malgré tout, ce n'est pas encore suffisant
pour moi pour dépasser une très bonne note, la faute encore une fois à
des solos indigestes (sur Mandatory suicide ou Cleanse the
soul) et quelques titres quand même moins bons déjà signalés. Je
préfère quand même assez largement ça à leurs albums précédents.
- Slayer : Seasons in the abyss (1990) ★ ★ ★ ★ ½
Me voici donc arrivé à ce cinquième album censé représenter la
quadrature du cercle pour Slayer, proposant le meilleur des deux mondes
(le Slayer survolté de Reign in blood et celui nettement plus
posé et mélodique de South of heaven) et maîtrisant totalement
son sujet. De fait, l'album est assez inattaquable : quelques titres
vraiment monstrueux (comme d'habitude, l'ouverture et la clôture du
disque sont particulièrement soignées, aux deux extrêmes niveau style
d'ailleurs), pas de temps faible vraiment gênant, et surtout
l'impression que les musiciens ont de fait atteint une sorte de maîtrise
technique absolue de ce qu'ils font qu'on ne ressentait pas jusque-là
(le chant varié et souvent surprenant d'Araya fait mouche à chaque fois,
et même les solos sont pour une fois quasiment tous corrects). Sans
surprise, je suis plus séduit par les titres plus lents aux ambiances
glauques (la chanson titre, quand même, avec ce refrain hyper marquant,
c'est énorme !) que par le déferlement des titres plus rapides (même si
je dois admettre que War Ensemble est assez imparable ou qu'une
chanson comme Expandable youth est également très réussie), et
les quelques tentatives d'expérimentation sont réussies (l'excellent
refrain de Skeletons of society ou les bizarreries qui émaillent
le glauquissime Dead skin mask, par exemple). Bon, mais alors, si
tout est bon, pourquoi pas la note maximale ? Eh bien, je vais faire le
pénible de service, mais je continue à penser que le groupe s'appuie un
peu trop sur le principe "on met une bombe au début, une bombe à la fin,
et le reste passera tout seul", ce qui crée une sorte de ventre mou en
cours d'album (surtout la deuxième moitié en fait, Temptation et
Born of fire, c'est pas mauvais, mais un peu paresseux). Et puis
bon, presque par principe, je n'ai pas envie de mettre autant qu'aux
albums ultimes du thrash que sont pour moi le Rust in Peace de
Megadeth et les premiers albums de Metallica. Malgré tout,
ce disque-ci n'a clairement pas usurpé son statut de grand classique.
Allez, je me remets Seasons in the abyss (la chanson) pour la
cinquantième fois de la semaine...
- Slayer - Divine intervention (1994) ★ ½
Beaucoup de fans de metal considèrent que la carrière de Slayer s'est
brutalement arrêtée après l'an de grâce 1990 (celui de la sortie de leur
album précédent, pour ceux qui n'auraient pas suivi). Il me restera
quelques disques à écouter après celui-ci, mais pour l'instant, il faut
bien être honnête, je ne peux pas trop leur donner tort. Déjà,
contrairement aux bonnes habitudes du groupe, ça part assez mal avec un
Killing fields inaugural qui n'a pas la force de frappe
recherchée et qui souffre surtout d'un son plus froid (et, disons-le
clairement, plus moche) qu'à l'accoutumée. Le nouveau batteur qui a
succédé à Lombardo signe une entrée remarquée, mais en fait on l'entend
trop (sur tout le disque d'ailleurs), et Araya passe son temps à
brailler sans nuances. Mais le pire est encore à venir, une bonne moitié
de l'album étant constituée de titres au mieux écoutables (Fictional
reality) au pire franchement mauvais (Dittohead et Circle
of beliefs, simplement pénibles), et souvent coupés de façon
absurdement brutale (il faut dire aussi que l'album parait long malgré
ses 36 minutes au compteur). Heureusement, alors qu'on y croyait plus,
le groupe retrouve un peu d'inspiration en fin de parcours et arrive à
aligner quelques titres sympas (le riff de SS-3 est le premier à
vraiment m'accrocher, 213 est un bon titre de type "lent et
glauque"). Pas suffisant pour sauver le disque, mais peut-être pour
croire encore un peu en l'avenir.
- Slayer - Diabolus in musica (1998) ★ ★ ½
Des fois, on ne devrait pas se renseigner avant d'écouter un disque.
Ayant parcouru le web pour lire des avis sur la discographie de Slayer,
j'ai pu constater que cet album avait une réputation assez désastreuse,
souvent cité même comme pire opus du groupe. Eh bien je ne suis
franchement pas d'accord, et le trouve assez nettement plus réussi que
le précédent Divine intervention (oui, j'ai sauté le disque de
reprises punk qui a été sorti par le groupe entre les deux). Après, je
comprends très bien les problèmes que les fans du groupe ont pu avoir :
Slayer ne fait plus du tout du Slayer. Au lieu d'innover en proposant
une musique ultra agressive comme il l'a fait dans le passé, le groupe
se contente désormais de suivre les modes et de produire un metal
relativement passe-partout. C'est flagrant dans le titre d'ouverture,
Bitter peace, avec son intro hyper lourde, ou dans quelques
pistes tentant de sonner urbain (Death's head, Desire)
sans d'ailleurs trouver une formule qui marche réellement (un gros point
faible de l'album est de toute façon le chant hurlé sans nuance
d'Araya). Mais peu importe que Slayer copie, si au moins c'est bien
fait, et c'est le cas pour une bonne partie des chansons de ce disque :
Bitter peace fonctionne très bien, Perversions of pain
aussi (même si je ne peux pas l'empêcher de penser à Fight fire with
fire quand j'entends ce genre de motif de guitare), et Point
est une bonne conclusion. Entre deux, c'est vrai, pas mal de pistes un
peu poussives ou plombées par des lignes vocales médiocres, mais
instrumentalement, ça assure quand même plutôt bien. Au final, un disque
très écoutable, même si on ne retrouve pas le niveau des sommets du
groupe.
- Slayer - God hates us all (2001) ★ ★
Cet album doit une partie de sa célébrité au fait qu'il est sorti le 11
septembre 2001 (et avec Slayer, on peut être sûr qu'il y aura au moins
un ou deux passages douteux dans le disque pouvant conférer à cette
coïncidence une portée inattendue). Bon, 20 ans après, demandons-nous
plutôt ce qu'il y a de neuf point de vue musical. Eh bien, en fait de
neuf, c'est plutôt un retour vers du "vrai" Slayer, comprendre du
bourrinage thrash avec solos médiocres mais une exécution instrumentale
qui force quand même le respect. Peu de titres vraiment marquants (les
meilleurs sont probablement Disciple, belle ouverture de disque
après une intro à la limite du supportable, et surtout Bloodline
qui est l'un des seuls titres à vraiment proposer une ambiance
intéressante), pas franchement de gros ratage, c'est tout à fait correct
sans grosse prise de risque (sauf peut-être sur Deviance qui se
démarque un peu). Le genre d'album qui s'écoute tout seul et qui
vaudrait une bonne moyenne s'il n'était plombé par deux défauts : l'un
assez mineur, le son est spatialisé de façon parfois franchement pénible
quand on écoute au casque, et l'autre beaucoup plus gênant, Tom Araya ne
semble définitivement plus savoir faire autre chose que brailler en
continu (c'est plus de la hargne à ce niveau d'acharnement), c'est
vraiment fatiguant et ça gâche carrément quelques titres par ailleurs
corrects (New Faith, War Zone). Du coup, on descendra à un
simple "passable", on est en droit d'attendre mieux de la part d'un tel
groupe.
- Slayer - Christ Illusion (2006) ★ ★ ★
Plus le temps passe, et plus les albums de Slayer se font rares. En même
temps, 20 ans après Reign in blood, le groupe a-t-il encore
suffisamment de choses à proposer pour se (re)faire une place au sommet
du thrash violent et provocateur dont il fut l'un des pionniers ? Eh
bien oui, au niveau de la pochette du moins, ils ont encore de la
ressource (qu'est-ce que c'est moche, quand même !). Pour ce qui est de
la musique on sera plus circonspects, même si là aussi un certain retour
aux sources d'un thrash assez speed semble acté (la seule piste
proposant quelque chose de franchement différent, Jihad, ne
ressemble d'ailleurs pas à grand chose). Deux bonnes nouvelles en tout
cas : Araya a retrouvé des nuances dans son chant, mine de rien ça
change tout. Et le titre d'ouverture est à nouveau (comme au bon vieux
temps) excellent et très percutant, de quoi rêver à un retour au sommet
pour le groupe. Ce début en fanfare ne sera toutefois pas vraiment
confirmé par la suite du disque, qui se contente de faire du classique
efficace sans grande imagination, en retrouvant accessoirement les solos
de guitare bien pourris. Tout cela est très correct (Catalyst,
Cult, ça passe tout seul) mais on est loin de l'agressivité qui a
fait les beaux jours du groupe (on est même à la limite de la rigolade
sur le bizarre Consfearacy). Simplement un bon album de thrash
avec quelques années de retard, quoi.
- Slayer - World painted blood (2009) ★ ★ ½
Voilà un album bien déroutant, et du coup pas si évident à juger. Non,
Slayer ne fait pas énormément évoluer son fonds musical, mais la
dichotomie "rapide et violent"/"plus lent et glauque" est ici
particulièrement douloureuse tant les chansons à ranger dans la première
catégorie sont ratées. Unit 237 sauve encore les meubles avec son
solo assez étrange mais qui pour une fois chez Slayer n'est pas
totalement inintéressant, mais Snuff ou Hate worldwide,
franchement, on a l'impression que les guitaristes ont joué quelques
notes très vite au hasard, mis ça en boîte et gardé en se disant "allez,
ça passera". Comme en plus Araya n'a plus l'air très motivé par ce qu'il
chante (au moins, c'est moins fatiguant pour les oreilles que sur les
albums précédents), ces pistes sont tout simplement à jeter à la
poubelle. Mais c'est vraiment dommage, car le reste est bon ! La
chanson-titre initiale ne ressemble pas vraiment à du Slayer pour le
coup, mais finit par séduire (je ne suis pas emballé du tout par le
début), et surtout, les pistes qui jouent la carte plus atmosphérique
(Beauty through order, Playing with dolls et surtout
Human strain, qui semble même retrouver l'inspiration de
Seasons in the abyss (la chanson)) sont excellentes. Du coup, on
a la curieuse impression que l'album est deux fois trop long (il est
pourtant dans les standards du groupe, à peine 40 minutes de musique),
tout en se disant que si le groupe n'insistait pas à vouloir produire
des titres dans un style qu'il n'est plus capable d'assurer, il pourrait
encore faire de sacrés disques...
- Slayer - Repentless (2015) ★ ★ ★
Slayer aura été, pendant un peu plus de trois décennies d'existence, un
groupe d'une stabilité absolument exceptionnelle dans le monde du metal
: quelques crises de son batteur Dave Lombardo mises à part (toujours
remplacé par le même Paul Bostaph quand il n'était pas là, d'ailleurs),
le quatuor est resté immuable jusqu'à ce dernier album. Ici, le
changement s'est effectué par la force des choses puisque Jeff Hanneman,
l'un des guitaristes inamovibles du groupe, est décédé, et le groupe ne
lui survivra d'ailleurs pas longtemps, se retirant définitivement après
ce dernier disque. Si on pouvait du coup s'attendre à une sorte de
disque testament, il n'en sera en fait absolument rien, puisqu'on a ici
droit à un travail étonnamment appliqué et limite scolaire de la part de
Slayer. Après une intro qui lorgne du côté de Maiden (au moins la
mélodie initiale), s'alignent des titres ni trop rapides ni trop lents,
avec des solos parcimonieux et pour une fois tout à fait audibles, mais
surtout une exécution propre et soignée qu'on n'attend pas vraiment de
la part de Slayer. Rien ne dépasse vraiment, aucun titre n'est une
tuerie inoubliable, aucun non plus n'est complètement raté (mes préférés
quand même : l'espèce de ballade When the stillness comes et
Piano wire), c'est en fait très homogène (parfois même à la
limite du répétitif), parfait pour une écoute en musique de fond, un peu
moins si on espère y trouver de quoi vraiment se réveiller. En fait, un
peu le genre d'album qu'on attendrait d'un groupe prometteur à ses
débuts (et que Slayer était à des années-lumière de proposer à ses
propres débuts, d'ailleurs !), très sympa mais un peu lisse et assez
vite oublié. Une conclusion loin d'être indigne pour le groupe, en tout
cas.